samedi 19 mai 2012

Système anti-rotation

Soyons francs : le système de fixation de la GoPro, bien qu'il permette bon nombre de configurations différentes, n'est pas un modèle de praticité et a un défaut majeur : le système de serrage ne met personne à l'abri d'une caméra qui pique du nez.

Illustration :

C'est un problème qui apparait facilement en cas de secousses.
Les âmes bien pensantes nous garantirons alors qu'il s'agit là d'un système permettant d'éviter la casse de la monture en cas de choc. Encore faut-il que le choc soit dans l'axe de rotation de la fixation. Bref.

Cela est encore plus gênant lorsque l'on place la caméra objectif pointé vers le bas. La gravité s'avère redoutable alors pour le système de fixation de chez GoPro.com.

Au point que certains n'hésitent pas à jouer du tournevis pour garantir un serrage puissant. Ces brutalités ont été à l'origine pour certains de casse de monture.

Nous vous proposons aujourd'hui un système anti-rotation pour votre caméra. Il est très rustique mais fonctionnel, et gageons que cela donnera des idées de variantes ou d'améliorations à certains (faites-les nous passer : gopro.hacks@gmail.com) !

Tout d'abord, quelques fournitures :

Nous aurons besoin de :
  • 2 écrous adaptés aux vis de fixation GoPro (M5)
  • une vis M5, pas trop longue, à tête hexagonale ou plate
  • 2 rondelles dentelées de diamètre intérieur 8mm (une petite photo pour ceux qui ne trouveraient pas le dessin ci-dessus assez explicite)
  • une rondelle de grand diamètre extérieur, environ 25mm
 Comme les rondelles dentelées s'emboîtent parfaitement, l'idée est de les utiliser pour pouvoir faire un système réglable, et d'utiliser les logements des écrous borgnes des montures comme point fixe.

Soit, procédons : (CLIC sur l'image pour l'agrandir)


  1. Souder un écrou M5 [ref(1) sur le schéma] sur la tête de la vis (2).
    Préférer de la visserie classique plutôt que l'inox, ce dernier étant assez difficile à souder.
    Un chalumeau avec apport d'oxygène (oxyacétylénique par exemple)  s'avère bien pratique (mais c'est cher !) pour réaliser nos petites brasures ou soudo-brasures. Surtout quand on n'est pas trop doué en soudure comme nous.
    Attention lorsque vous chauffez les pièces, les fumées se dégageant sont particulièrement nocives. Travail à faire dehors ou dans un lieu particulièrement bien ventilé.

    L'écrou remplacera l'écrou borgne d'origine de la fixation GoPro.
  2. Souder une des rondelles dentelées sur la tête de la vis, mais cette fois-ci côté filetage.
  3. Plier la rondelle sur sa partie supérieure (5mm environ pour une rondelle de diamètre extérieur de 25mm). On coince la rondelle dans un étau et on tape sur la rondelle avec un marteau pour la tordre.
  4. Souder la deuxième rondelle dentelée à la grande rondelle en assurant au mieux la parallaxe des deux pièces.
  5. Coller un petit bout de mousse ou d'élastomère sur la pliure de la rondelle afin d'épargner des chocs au boîtier de la GoPro, mais aussi pour adapter plus facilement la pièce au boîtier.
  6. Reste la mise en place : on positionne l'écrou fixé à la vis dans le logement ad-hoc de la fixation GoPro. C'est cet écrou qui recevra donc la vis de la fixation GoPro.
    On glisse ensuite la partie mobile constituée de la grande rondelle pliée.
    On ajuste la rotation par rapport au boîtier de la GoPro, puis on sert les deux écrous dentelés l'un contre l'autre.
    On termine en serrant un écrou contre la grande rondelle, de manière à garder les rondelles dentelées en prise.

    Le boîtier prend appui sur le méplat de la rondelle et ne bascule plus.

    Ouf !




    .

vendredi 18 mai 2012

Le caisson de plongée GoPro

Puisque nous en sommes à parler "netteté" sous l'eau, le nouveau boîtier dédié de chez GoPro.com est sorti et est en vente à US$49.99

crédit Photo GoPro.com
A ce prix-là (juste US$10 de plus qu'un boîtier de remplacement), nul doute qu'il va très sérieusement concurrencer les solutions de lentilles adaptables.

Cela évitera ainsi les problèmes de mise en place de la lentille, puisque le boîtier est livré monté. Cela permettra aussi de disposer d'un boîtier spécifiquement réservé à la plongée, en plus du boîtier de la GoPro.
Par ailleurs GoPro annonce une absence de vignetage quelque soit le mode choisi, ce qui était le principal inconvénient des solutions généralement vendues sur le marché, et une étanchéité garantie à -60m.
crédit photo ©GoPro.com
La lentille est en verre minéral, ce qui prémunit des risques de rayure, et cerise sur le gâteau, GoPro.com livre même le boîtier avec un bouchon d'objectif.

Cela fait bien envie tout ça !

crédit photo ©GoPro.com

mercredi 16 mai 2012

Filmer net sous l'eau grâce au kit LCD BacPac !

Voilà une idée simple, comme on les aime !

Gêné par le problème de netteté sous l'eau de la GoPro, à deux doigts de se fabriquer une lentille plate, Maxime à finalement opté pour une astuce toute simple : utiliser la porte arrière étanche livrée avec le LCD BacPac !

Il lui aura suffit de retourner la caméra seule (sans le module bacpac) dans son caisson équipé, lui, de la porte étanche du module BacPac, pour obtenir des images beaucoup plus nettes.
Il fallait y penser !

Place aux images :



Par précaution, il vaut mieux éviter que la lentille de la caméra ne frotte contre le caisson, afin d'éviter tout risque de rayure.
A vous de vous débrouiller pour réaliser un calage qui le permette.


Un grand merci à Maxime pour sa vidéo explicative, très explicite :

 

lundi 14 mai 2012

Lumière polarisée !

Non, ce n'est pas d'une des armes secrètes de Goldorak dont nous allons parler ici.

Simplement un petit essai de filtre polarisant pour GoPro.
Certains se posent peut-être déjà des questions essentielles : kessekecékeça ? Akwasaserre ? Pourkoatandehaine ?

Quelques explications

Le phénomène de polarisation n'est pas propre qu'à la lumière ; mais pour se représenter celui-ci de manière simplifiée, on peut imaginer deux ondes qui suivraient des plans différents :


 Par exemple, sur notre illustration, nous avons schématisé une onde suivant un plan vertical (en cyan), et une onde suivant un plan horizontal (magenta).
Le filtre polarisant est représenté sous la forme d'un obstacle comportant une seule fente verticale.
Ainsi, les ondes qui ne sont pas dans le même plan que l'ouverture (en magenta) restent bloquées. La polarisation est réalisée.

Applications

Ça paraît super cool, non ?
Et bien, ça l'est. Vraiment.
De cette propriété des ondes électromagnétiques on peut tirer plein d'applications différentes. D'ailleurs la nature ne nous a pas attendus et certains insectes ou animaux utilisent déjà ce phénomène.

Ça a l'air tout bête et anodin comme ça, mais la polarisation est largement utilisée : pour rendre plus confortable la vision avec vos solaires, dans les écrans LCD, pour la diffusion des films 3D avec des lunettes passives.
Un œil est alors polarisé verticalement et l'autre horizontalement, permettant la perception des deux images (elles aussi polarisées) diffusées simultanément, et donnant ainsi l'impression de relief.

D'autres spécialités ont recours à la polarisation, comme en calcul de contraintes mécaniques où l'on procède à de la photoélasticimétrie en utilisant la biréfringence de certains matériaux.
On peut alors voir simplement, via les colorisation qui apparaissent, les contraintes qui existent à l'intérieur du matériau.

Petit exemple avec le boîter de la GoPro :


Bon, on va laisser un peu de boulot à Fred et Jamie de "C'est pas Sorcier" et en venir à ce qui nous intéresse vraiment.

Bah, et nous, alors ?



La GoPro. Et le filtre polarisant, donc.

Voilà un accessoire assez répandu parmi les preneurs d'image. Et pour cause, il présente de nombreux intérêts.

Nous allons en voir quelques uns à travers notre essai.

nous avons utilisé pour la GoPro les filtres distribués par PolarPro filters

Pour US$9.99 et US$1.99 de port, on reçoit un petit disque de plastique sombre mais transparent, à l'abri de sa petite pochette en carton.
L'envoi est rapide et Jeff est toujours à l'écoute des retours et questions diverses sur ses produits.

Mise en œuvre:

La mise en place est détaillée sur le site de PolarPro.
Elle s'avère simple mais demande malgré tout quelques précautions.
Tout d'abord, il convient de repérer le sens du polarisant circulaire. Pour cela, le disque entre les deux doigts, on prend pour référence quelque chose sur quoi le polarisant agit le plus efficacement : surface de l'eau ou vitrée, ciel bleu avec nuages, etc...
On fait alors tourner le disque pour trouver la position de polarisation maximale, et il ne reste plus qu'à déposer le filtre dans cette même position, directement dans la lentille du boîtier étanche.
Attention à faire la manipulation à l'abri du vent, le filtre est très léger et pourrait s'envoler !

On place alors la caméra en vérifiant que le filtre couvre bien la lentille de la caméra. Voilà !
Pour le retrait du filtre, on enlève la caméra, on retourne le caisson ouvert et le filtre tombe tout seul !

Effets :

Les filtres polarisants sont très utilisés dans les destinations exotiques. Ils augmentent les contrastes (ciel très bleu, nuages très blancs), diminuent les reflets sur l'eau et font ressortir les couleurs de l'eau.

L'effet est maximal lorsque la source de lumière est située à 90°
Petit exemple de l'effet "polarisant" :


Regardez le ciel, l'effet est très visible. L'image polarisée se trouve "boostée".

Le filtre polarisant trouvera également son utilité sur les pistes de ski.

La montagne est un espace exigeant pour les prises de vues, obligeant les appareils à jongler entre zones d'ombres et zones de lumières. Combien d'utilisateurs de GoPro déçus par une image délavée, complètement surexposée sur la neige ?
L'utilisation d'un filtre polarisant aide généralement bien à résoudre ce type de problèmes. Le polarisant va agir directement sur la lumière réfléchie par la neige, permettant ainsi de réduire l'écart mesuré par la caméra entre les valeurs de hautes et basses lumières.
C'est d'ailleurs cette utilisation qui est à l'origine de la création de la société PolarPro filters.

Un polarisant s'avère également très pratique pour diminuer les reflets d'une vitre et lui rendre sa transparence ; ça marche aussi avec les reflets sur l'eau et permet de bien mieux distinguer les fonds marins, vus de la surface.

Tout n'est pourtant pas parfait, l'utilisation d'un polarisant ayant aussi des conséquences.

La première que nous avons notée est une diminution de la netteté de l'image. Elle n'est en général pas bien perceptible sur un film, mais illustrons ce problème :

(cliquer sur l'image pour obtenir une version plus grande).
En comparant les deux images, on s'aperçoit que sur celle de droite (prise avec un filtre polarisant), la structure régulière du grillage apparait moins nette.
La qualité du filtre en plastique n'est évidemment pas optiquement parfaite et résulte en une perte de précision à l'image.
Si celle-ci n'est jamais souhaitable, elle reste malgré tout contenue et peu visible sur une vidéo.
Autant dire qu'il vaut mieux être soigneux avec le filtre et éviter de le salir avec les doigts.
D'ailleurs on constate avec plaisir que ce petit filtre résiste bien au lavage sous l'eau, et qu'on peut l'essuyer avec un tissu doux type microfibre.

Une autre conséquence de l'utilisation d'un filtre polarisant est que celui-ci, en assombrissant la scène, oblige la caméra à s'adapter à cette baisse de luminosité. Préférez donc utiliser un polarisant sur des scènes lumineuses et bien éclairées, sans quoi on risque vite de voir apparaître du bruit numérique.

En mode photo, par exemple, la caméra (qui gère tous les réglages automatiquement) devra pour une même scène augmenter la sensibilité (ISO), et augmenter les temps de pose.
L'augmentation de la sensibilité dégrade l'image avec un "grain" numérique qui devient de plus en plus fort.

L'augmentation des temps de pose génère des flous de bougé. Cela peut néanmoins être mis à profit pour faire de la photo créative.
On utilise par exemple des vitesses lentes pour simuler des impressions de vitesse :

Voici un extrait des données EXIF des photos, prises dans les même conditions :
Photo du haut (sans polarisant) :  
Shutter speed value   1/60 s
ISO speed ratings     ISO 207

Photo du bas (avec polarisant) : 
Shutter speed value   1/30 s

ISO speed ratings     ISO 275



Si l'on constate bien un allongement du temps de pose avec le polarisant (2 fois plus long que sans le polarisant), on peut déplorer que le firmware de la GoPro ne dispose pas d'un mode manuel, pour les ISO ou le temps de pose.
En gardant la sensibilité au minimum et en allongeant encore le temps de pose, on aurait accentué l'effet de vitesse de la photo du bas (arbres qui "défilent").



L'allongement de la pose permet également de "gommer" certains défauts de la route.
Dans cet exemple, observez comme la route parait plus "lisse" et comme la séparation en béton ne laisse plus apparaitre les tâches de saleté. Magique !
 
Enfin, terminons par une petite vidéo AVEC/SANS, où l'image du haut est filmée à travers un filtre polarisant.
La rotation de l'image a pour seul but de mieux différencier l'effet du polarisant lorsqu'il est actif, ou pas.




Retrouvez des couleurs !!



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